Le garçon en pyjama rayé - June

Comme vous le découvrirez bien assez tôt, je suis de celles qui rient, pleurent et vivent avec les livres, de cet amour dévorant qui remplit le coeur de pages et de mots. Alors quoi de mieux pour commencer ce premier article que l'un de mes derniers coups de coeur: Le garçon en pyjama rayé de John Boyne.

Bruno a neuf ans, trois meilleurs amis pour la vie, une soeur qui est un cas désespéré et une maison à cinq étages à Berlin. Mais voilà, un beau jour, Bruno est obligé de quitter sa maison et ses trois meilleurs amis pour la vie. Son père vient d'être promu par le Fourreur et muté à Hoche-Vite. Bruno se met alors à détester cet endroit, cette maison à trois étages seulement, cette forêt sinistre et ce village de baraquements qui s'étend derrière la barrière. Mais Bruno est un explorateur et il est bien décidé à découvrir qui sont ces gens en pyjamas rayés au loin. Un jour, il découvre un des leurs, un garçon solitaire comme lui, derrière la barrière. S'installe alors une de ces amitiés que la différence et la peur ne peuvent altérer.

Des livres sur la Seconde Guerre Mondiale et la Shoah, j'en ai lu, et tous sont plus différents les uns que les autres. C'est cette multitude de souvenirs qui font que chacun trouve et touche son lecteur. Seulement, je n'avais jamais lu de livre sur ce sujet qui soit une fiction. Car oui cette histoire n'est pas vraie (quoiqu'elle ait pu réellement existé quand on y pense bien), mais ça n'enlève en rien sa sensibilité et la véracité des faits. 

Bruno est un petit garçon encore, il aime explorer et glisser sur la rampe de l'escalier. Bruno est protégé, inconscient de ce qui se déroule en dehors de chez lui. Il aimerait bien aller jouer avec ces gens en pyjamas rayés, eux ils ont de la chance, ils ont des amis avec qui s'amuser… C'est à travers les yeux de ce petit garçon qu'on découvre toute l'absurdité de ce monde en guerre. Cette incompréhension, on la voit se multiplier au fur et à mesure que Bruno apprend à connaitre le garçon en pyjama rayé. 

John Boyne nous ligote et nous fait prisonnier des émotions de Bruno, mais aussi de celles de milliers d'enfants emportés par ce monde fou.

C'est un de ces livres qui te laissent chancelante, la boule au ventre. Un de ceux dont on relit la dernière phrase encore et encore pour ne jamais avoir à le refermer. Un de ceux qui vous suivent longtemps.