mardi 13 mars 2012

Extrêmement fort et incroyablement près - June

Parfois, il y a des livres qui vous marquent plus que d'autres. Des livres qui vous collent à la peau, qui vous clouent sur place. Des livres qui vous accompagnent longtemps après la dernière page refermée. C'est assez rare en général, et c'est toujours différent selon la personne. Parfois on passe sa vie sans en rencontrer un. Moi j'ai trouvé le mien.

Extrêmement Fort et Incroyablement Près de Jonathan Safran Foer

Alors vous allez me dire "ouai, elle a juste suivi la mode avec le film!" Et bien non. Bien avant le film, j'ai fait cette merveilleuse découverte. Ce qu'il faut savoir sur mes tendances bibliophiles, c'est que je choisis souvent un livre selon sa couverture et son titre. Il m'arrive parfois d'être tellement en admiration devant les deux que j'achète le livre sans regarder la quatrième de couverture. Parfois je suis déçue, d'autres je suis agréablement surprise (et en général je penche plus vers la deuxième version). Pour celui-ci, ça a été un petit coup de foudre. J'ai souvent du mal avec les couvertures des éditions adultes et je dois avouer que là, j'ai été attirée par les couleurs, le visuel intelligent et créatif (après c'est un jugement personnel). Le speech de la quatrième de couv' était lui aussi assez intéressant :

Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fou d’astrophysique, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu’elle expliquera cette disparition injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête désespérée l’entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l’après 11 septembre.

Me voilà repartie de ma librairie avec ce joli bouquin sous le bras, qui en arrivant à la maison, va directement se poser sur ma pile de livres à lire. Oui je suis une acheteuse compulsive, j'achète des livres en veux-tu en voilà et je ne les lis pas forcément tout de suite. Cela dépend de mon humeur, de ma cadence de lecture et du temps qu'il fait dehors bien souvent! Dans tous les cas, celui-ci a passé un petit moment sur la pile avant que je ne décide de le prendre avec moi pour mon voyage à Berlin il y a un peu plus de 3 ans. C'était la première fois que je prenais l'avion et je me souviendrais toujours de ce moment où j'ai décidé de lire pour me rassurer. Avant de commencer à lire, j'ai relu la quatrième de couv' et j'ai eu un petit hoquet de terreur. Et oui! Je ne me souvenais plus que ça parlait des attentats du 11 Septembre! Moi dans mon avion pour la première fois, avec un livre sur les attentats pour me rassurer, c'était loupé. J'ai passé mon trajet à lire le guide de la compagnie, qui ma foi, fut fort instructif. Cela n'a évidemment rien enlevé à mon envie de le lire et je l'ai littéralement dévoré durant cette semaine de voyage, préférant les nuits avec lui aux nuits berlinoises agitées.

Alors vous allez me demander "qu'est-ce qu'il a de si spécial ce livre?". J'avoue que j'aurai du mal à vous répondre parce que je ne suis pas très objective. Ce livre est avant tout un grand jeu de piste. Pas seulement dans l'histoire mais également dans la forme. C'est comme si on rentrait dans le journal intime de quelqu'un et que l'on tentait de déchiffrer ses émotions, ses sensations au fil des pages. On se retrouve avec des pages raturées, entourées, pleine de chiffres indéchiffrables, pleine d'écriture qui se resserre comme le chagrin qui nous enserre le coeur, d'envolées d'oiseaux comme d'envolées lyriques. Ce livre est vivant et vibre à l'unisson avec les personnages. On se laisse surprendre à chaque page, on rit, on pleure, on réfléchit, on sourit. On s'attache à Oskar, petit bonhomme surdoué perdu depuis la mort de son père. On suit la guérison du New-York de l'après 11 Septembre. On fait ce voyage salvateur comme si on l'avait vécu, et au fond on l'a vécu. Ce traumatisme, cette surprise à la vue des tours qui s'effondrent à la télé, inconscients de la réalité morbide de l'évènement. Je n'ai pas lu beaucoup de livres sur les attentats et celui-ci m'a particulièrement marqué. De part sa douceur, sa réalité amer, sa longue marche pour la guérison. Oskar, c'est New-York qui vacille, qui tremble, mais qui avance avant tout. Jonathan Safran Foer a une façon très personnelle et originale de nous retracer les évènements. De la création graphique à l'humour cocasse, il a réussi à m'avoir et vous?

Je ne suis pas encore allé voir le film parce que j'avoue que ça me fait peur. Je ne l'ai jamais relu. Je relis rarement les livres que j'ai adoré, de peur de perdre cet amour pour le livre et au final de le trouver banal après d'autres lectures. J'ai du mal avec les adaptations cinématographiques, en général, je n'arrive pas à m'enlever le bouquin de la tête. Je préfère voir un film et lire après le bouquin. mais je dois avouer que certaines sont très réussies. 
Ce livre m'a tellement marqué à un moment de ma vie, qu'il s'est hissé au top de mes favoris. Tellement que j'achète toutes les éditions que je peux trouver. Mais bon là c'est aussi mon instinct de collectionneuse qui ressort. Pour l'instant, j'en ai 4 à mon actif, ne reste plus qu'à voyager pour compléter la collection.

"J'aime voir des gens réunis, c'est peut-être tout bête, mais que puis-je dire, j'aime voir des gens courir l'un vers l'autre, j'aime leurs embrassades et leurs larmes, j'aime l'impatience,les histoires que les bouches ne peuvent raconter assez vite, les oreilles qui ne sont pas assez grandes, les yeux qui ne peuvent absorber d'un coup tous les changements, j'aime les étreintes, les retrouvailles, quand quelqu'un cesse enfin de leur manquer."


Et vous, un livre qui vous a fait chavirer?





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1 commentaire:

  1. J'ai vu le film et j'ai pleuré du début à la fin. Bouleversant et attachant.

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